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A la prison de Nîmes, des conditions "terribles", "de fou"
information fournie par AFP 26/07/2025 à 10:29

Un gardien dans un couloir de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Un gardien dans un couloir de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

A la prison de Nîmes, personnel comme détenus décrivent des conditions de détention "terribles", "de fou". Et tous espèrent que le nouveau bâtiment va désengorger un des établissements les plus surpeuplés de France.

"Le matelas, on le tire juste la nuit, sinon on ne peut pas circuler. Il y a des jours où on étouffe, quand il fait chaud c'est horrible. On a cette chance d'avoir une douche en cellule pour se rafraîchir, mais elle fuit", relate une jeune femme blonde très apprêtée, une des trois détenues de cette cellule aux murs blancs et violets défraîchis, recouverte de coloriages.

Dans le quartier des hommes, la quasi-totalité des cellules de deux places doivent aussi composer avec un matelas à terre.

"Ici on compte en matelas" et "là on atteint des sommets", déclare d'entrée de jeu la directrice adjointe, Christine Harouat, au sénateur écologiste de l'Isère, Guillaume Gontard, venu visiter jeudi cette maison d'arrêt. Accompagné de trois journalistes dont deux de l'AFP, il a eu un accès rare à tous les recoins de cette prison, la seule du Gard, surpeuplée depuis son ouverture au début des années 1970.

Une cellule de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Une cellule de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Actuellement il y a 480 détenus pour 180 places hommes et 40 pour les femmes, soit 260 personnes de trop. Sur la zone, la prison de Toulouse-Seysses elle aussi est au bord de l'explosion.

"Mettre un matelas supplémentaire, c'est déroger à la loi. Ça doit être exceptionnel. Mais là on voit que c'est quelque chose de chronique", glisse le sénateur à la presse.

"On est serré comme des sardines, on est six", témoigne ce détenu au regard enfantin, dans sa cellule de deux fois trois lits superposés recouverte d'images de Dragon Ball. Il estime néanmoins être un des mieux lotis avec deux grandes ouvertures laissant passer de l'air et de la lumière.

Ici c'est l'étage des jeunes. Avec les tensions dans les quartiers sensibles de Nîmes, gangrénés par le narcotrafic, on trie les détenus: pas question qu'un jeune de Pissevin soit au même étage qu'un autre du Mas de Mingue.

- Surpeuplée mais calme -

Néanmoins, "on a une population pénale calme et un ratio surpopulation/incident très faible", rapporte un surveillant historique. "Est-ce qu'ils sont résignés à ces conditions de détention ? En tout cas, nous on connaît leurs conditions, on leur dit: +Oui, je sais+. Et ils savent que c'est dur pour tout le monde", aussi pour les quelque 160 personnes qui travaillent ici, ajoute-t-il.

Vue de la cour depuis un couloir de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Vue de la cour depuis un couloir de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

"Les conditions sont terribles", soupire Farid Guemar, chef de détention. L'air désolé, il montre les douches: des cases sans intimité avec un plafond qui tombe en lambeaux. Ici c'est trois douches par semaine, même en période de canicule. Trop de détenus à gérer, pas le choix.

Dans une cellule, un écriteau tente: "Osez la bonne humeur". La plupart sont très bien rangées.

Les parloirs ne sont pas plus aux normes, reconnaît la direction. Aucune intimité, juste une succession de tables presque collées dans une salle très sonore.

Une cellule du quartier d'isolement de la prison de NÎmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Une cellule du quartier d'isolement de la prison de NÎmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Au quartier d'isolement, l'ambiance est lourde. Trois détenus prennent l'air, chacun seul dans une micro-cour.

"Je deviens un légume. Ca fait deux mois que je suis là, on dirait que ça fait des années", lance l'un avec des lunettes orange sur le crâne. Il est ici car justement il a appelé d'autres détenus au blocage. "Oui mais pourquoi ? Parce qu'on a des conditions de fou".

En mai, une quarantaine de détenus avaient refusé de remonter en cellule, demandant d'en finir avec le trois par cellule, d'avoir cinq douches par semaine, et plus de travail et d'activités.

Une cellule de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Une cellule de la prison de Nîmes, le 24 juillet 2025 dans le Gard ( AFP / GABRIEL BOUYS )

Tous se demandent qui aura le droit d'aller dans le nouveau bâtiment attendu mi-août, qui permettra d'augmenter les capacités de 130 cellules. A priori, il sera réservé aux condamnés, les prévenus resteront dans les anciennes ailes.

Il "devrait permettre de dégager les matelas, de lutter contre la surpopulation et d'offrir des conditions plus dignes", énumère Christine Harouat.

Mais pour le sénateur, "on sait très bien que quand il va y avoir ce désengorgement, derrière, il va y avoir cette tentation d'accélérer encore des peines" avec le risque de se retrouver rapidement "dans des conditions quasi similaires de surpopulation".

5 commentaires

  • 26 juillet 19:41

    Top 20 des villes les plus criminelles en Europe à la mi-2025 ... on est les champions.. meme si la GB et la Belgique sont bien placées ... on ne doit pas oublier que la Belgique est un petit pays qui a qd reussit à placer 2 villes dans le classement.. PB d immigration .. PB de la reponse de la justice ... on se souvient qu en GB ils ont longtemps cherché à invisibiliser les grooming gangs ... nous on a un gros PB à l ASE aide sociale à l enfance , la prostitution


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